Les Riceys a été formée en 1790 de la réunions des anciennes paroisses de Ricey-Haut, Ricey Haute Rive et Ricey-Bas.

Ricey-Bas

Ricey-Bas fut fondé à l’époque gallo-romaine sur la pertica de la Civitas des Lingons, Ricey-Haute-Rive et Ricey-Haut étant plus récents. Le nom de la localité est attesté sous la forme Riciaco à l’époque mérovingienne. Il s’agit d’un type toponymique gallo-roman, basé sur le nom d’homme latin (porté par un Gaulois) Riccius suivi du suffixe gaulois de propriété -*ako(n).

À l’époque carolingienne, Les Riceys relevaient du Pagus du Lassois en territoire bourguignon, ce qui a suscité une controverse quant à l’intégration de ce terroir dans l’appellation Champagne. Puis les Riceys sont liés aux comtes de Tonnerre.

Du XIe au XIVe siècle, plusieurs familles tiennent les Riceys, dont celle des seigneurs principaux, à Ricey-Bas (Saint-Pierre), qui portent le nom de « Ricey » (la grand-mère maternelle de St Bernard de Clairvaux, Humberge femme de Bernard de Montbard, serait de cette famille) ; dans l’île de Ricey-Bas, se trouvait aussi le prieuré de Notre-Dame du Faux, dépendant de l’abbaye St-Pierre-le-Vif.

Ricey-Haut

À Ricey-Haut (St-Vincent, fief tenu des évêques de Chalon-sur-Saône ; il y avait aussi le fief de l’île St-Louis possédé par l’abbaye de Molesme), on trouve les comtes de Nevers, Auxerre et Tonnerre (la branche des comtes de Nevers, se fond dans la famille ducale de Bourgogne en 1369; et en 1435, le duc Philippe acquiert les comtés d’Auxerre et de Bar-sur-Seine par le traité d’Arras) : ainsi, on trouve au XIIIe siècle Marguerite de Tonnerre reine de Sicile, ou Pierre de Courtenay ; et au XIVe siècle, Mahaut de Chalon-Auxerre, fille du comte Jean III, et son mari Jean II d’Antigny sire de Savigny et Sainte-Croix, mariés en 1364, sans postérité.

Au XVe siècle, le célèbre Nicolas Rolin (vers 1376-1462), chancelier de Bourgogne et fidèle du duc Philippe le Bon, fondateur des Hospices de Beaune avec sa femme Guigone de Salins, est seigneur de Ricey-Bas et de Bagneux-la-Fosse (par acquisition vers 1420? ; en 1403-1404, c’est Claudin de Hellevilliers qui est sire de Ba(i)gneux et qui lui donne une charte).

Après Nicolas et Guigonne, on trouve leur fils Guillaume († 1488), père de François Rolin († 1521).

À la fin du XVe siècle, les Rolin perdent Ricey au profit de Marie de Chaumont d’Amboise, fille de Charles Ier, par une vente probablement. On peut remarquer que Marie est la nièce d’Anne d’Amboise, fille de Pierre et femme de Jacques Antoine de Chazeron de Châtelguyon (d’une famille spoliée par les Rolin, et qui retrouve ensuite ses biens : Martigny-le-Comte ; de même, les Rohan-Guéméné, eux, retrouveront Gyé confisqué un moment au profit du chancelier Rolin. Alors que la Guerre de Cent Ans s’est terminée par la victoire des rois Valois et la défaite puis la mort de leur ennemi le duc de Bourgogne, auquel les Rolin étaient indéfectiblement attachés, on assiste à une sorte de liquidation de leur puissance en Bourgogne et Champagne, d’autant que le sang des Rolin légitimes s’épuise et que cette famille va presque disparaître).

Depuis 1491, on trouve Marie d’Amboise († 1519) dame des Riceys et de Bagneux (fille de Charles Ier), et par elle ses deux maris : Robert IV comte de Roucy, puis Jean VI de Créquy († 1513) fils de Jean V. Par George Ier de Créqui, fils de Marie et Jean VI, les Créqui gardèrent Bagneux et la baronnie des Riceys jusqu’au XVIIe siècle : < père de George II de Créqui, époux d’Anne de Laval (fille de René II de Laval-Bois-Dauphin et sœur du maréchal Urbain ; grand-tante de Guy de Laval, seigneur de Villemaur et Saint-Liébault par son mariage avec Marie-Madeleine Séguier fille du chancelier Pierre, duc de Villemaur : voir ci-dessous) < Anne de Créquy (fils de George II de Créqui et d’Anne de Laval Bois-Dauphin), x Catherine Le Roy de La Grange < Urbain de Créquy († 1621/23), époux de Marie Vignier (fille de Jacques Vignier sire de Villemaur et Saint-Liébault avant Pierre Séguier : voir ci-dessous ; remariée à François de Clermont comte de Tonnerre).

Vers 1622-23, le père de Marie, Jacques Vignier (sire de Villemaur et de St-Liébault, † 1631 à Ricey), dans la liquidation des affaires de son gendre Urbain de Créquy décédé, se porte acquéreur des Riceys, d’où : < son fils Nicolas Vignier, frère de Marie < Louis Vignier, marquis des Riceys en 1659, avec Bagneux-la-Fosse et Beauvoir ; son frère Abel-Jean Vignier est marquis de Haute-Rive.

Deuxième moitié du XVIIe siècle : Alors que Villemaur et St-Liébault restent dans la postérité des Séguier (le maréchal d’Aloigny de Rochefort, puis La Rochefoucauld d’Estissac), les Vignier cèdent la seigneurie des Riceys à André Baron, puis à son parent Auguste-Robert de Pomereu (1627-1702) seigneur de Saint-Nom-la-Bretèche, baron des Riceys (fils de François de Pomereu sire de St-Nom et La Bretèche, et de Marie fille de Pierre Baron héritier d’André) < son fils Jean-Baptiste de Pomereu (1656-1732, marquis des Riceys en 1718) < Michel-Gervais-Robert (1685-1734) puis son frère Jean-André (1687-1753) < Armand-Michel de Pomereu (1734-84), d’où postérité.

Personnalités liées à la commune

  • Bénigme Boillot, facteur d’orgue dijonnais ayant séjourné à Ricey-Bas en 1791. C’est lui qui fit cette année-là, la mise en place de l’orgue provenant de l’abbaye Saint-Pierre de Montiéramey dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Chaource.
  • Nicolas Bluget né à Ricey-le-Bas le 11 septembre 1731, mort aux Riceys (Ricey-Bas), le 9 novembre 1817, député du clergé du bailliage de Bar-sur-Seine en Bourgogne à l’ouverture des États Généraux de 1789, curé-doyen.
  • Thomas Bluget de Valdenuit 1763–1846, artiste-peintre et haut fonctionnaire, né et mort aux Riceys (Ricey-Bas).
  • André Edouard Carteron né aux Riceys (Ricey-Haut), Aube le 19 mars 1816, mort à Paris 5e, Seine, le 22 juillet 1863, préfet de l’Ain resté sans suite.
  • Jean Nicolas Jacques Parisot né à Ricey-Haute-Rive le 5 janvier 1757, mort aux Riceys (Ricey-Haute-Rive), Aube, le 21 décembre 1838, député du tiers état au bailliage de Bar-sur-Seine en Bourgogne à l’ouverture des États Généraux de 1789, avocat, neveu maternel de Mathieu François Pidansat de Mairobert, (1737-1779), écrivain.
  • Edme Quenedey né le 17 décembre 1756 à Ricey-le-Haut, mort à Paris le 15 février 1830, portraitiste au physionotrace.
  • Pierre-Prudent de Vandeuvre-Bazile26, (1776 – 1829) procureur royal à Dijon, à Rouen, puis premier président de la Cour royale de Lyon, député de l’Aube élu en 1820 puis en 1824 contre Guillaume Pavée de Vendeuvre qui le battit en 1827.
  • Le journaliste et chroniqueur de télévision Jean-Michel Maire rend régulièrement visite à sa sœur qui a élu domicile à Ricey-le-Haut.
    Pierre Petit d’Hauterive (mort en 1812), magistrat et juriste français.
  • Nicolas Marcel (1786-1846), vigneron et fils de vigneron, qui devint capitaine de voltigeurs du 69e Ligne dans la guerre en Espagne.