Les projets de la Mairie des Riceys
D'aujourd'hui à demain ...
Des projets à suivre !
Sur proposition du Député – Maire, le conseil municipal a décidé par délibération en date du 5 Février 2015, de lancer une étude pré-alable à une éventuelle restauration de l’orgue de l’Eglise Saint Pierre es Lien de RiceyBas protégé au titre des Monuments historiques.
Cette étude a été confiée à Mr Eric Brottier ingénieur des Arts et Métiers et expert organier de la ville de Paris.
Il s’est entouré des compétences du cabinet Art graphique et Patrimoine pour ce qui concerne les relevés en lasergrammetrie et photogrammetrie ainsi que du cabinet ENNRI pour les travaux d’étude statigraphique de l’épiderme du buffet.
De nombreuses visites de Mr Vincent Thuillier assistant de Mt Brottier ont été nécessaires pour procéder aux relevés compte tenu de la complexité de l’instrument.
L’étude a été menée d’Avril à Décembre et vient de nous être communiquée.
Les origines de l’orgue de Ricey-Bas restent pour l’instant assez obscures. Le grand buffet et les tuyaux les plus anciens semblent remonter au XVIIème siècle.
Selon Jean-Marie Maignien, le premier tuyau du Prestant du grand orgue porte la date de 1678. Malheureusement, malgré un examen approfondi, il na pas été possible de retrouver cette inscription sur ce tuyau de bois ni sur aucun autre tuyau de l’orgue.
Installé dans l’Abbaye de Molesme, cet orgue fut transformé au XVIIIème siècle. La reconstruction la plus importante a été réalisée au cours des années 1740-1750 par Charles Cachet, facteur lorrain établi à Langres.
A la faveur de la Révolution, la fabrique de Ricey-Bas fait l’acquisition de l’orgue. Après une assemblée générale de la population de la localité le 1er Mai 1791, l’instrument fut acheté pour 3048 livres par Simon Charmeroy, marguillier de Ricey-Bas pour le compte de la fabrique.
Dès le 12 Mai 1791, un traité fut signé devant notaire avec Benigne Boillot, facteur originaire de Dijon, le chargeant de démonter l’instrument, de le remettre en état et de le remonter à Ricey-Bas sur une tribune toute neuve.
Quelques transformations furent faites à cette occasion, notamment la pédale qui sera extraite du grand buffet et qui sera redisposée sur un nouveau sommier.
L’orgue est réceptionné le 16 Octobre 1791.
Le 20 Septembre 1835, le conseil de fabrique envoya une demande de secours pour la ré-fection des orgues, des vitraux et des portes du portail principal et de ceux des collatéraux.
Il lui fut répondu que l’entretien des mobiliers, et donc de l’orgue incombait à la seule fabrique…
à la suite de cette réponse une « restauration » fut-elle effectivement entreprise?
Et par qui ?
Selon Jean Vincent « endommagé par un passant », l’orgue fut restauré en 1863 par Loret, facteur à Bruxelles. On ignore en quoi ont consisté ces travaux qui ne semblent pas avoir laissé de traces tangibles au niveau de l’instrument.
La seule transformation notable subie par l’orgue au XIXème siècle est due aux Rolin. En effet, en 1881, les Rolin, facteurs à Troyes, modifient l’instrument. La pédale est supprimée et laissée en tirasse sur 18 notes, la soufflerie est remplacée par un grand soufflet à plis parallèles; la composition est quelque peu modifiée.
Les nombreux graffitis des souffleurs montrent que l’instrument fut intensément utilisé jusqu’à la 1ère guerre mondiale puis plus épisodiquement.
En 1939 Martinot signale un orgue en très mauvais état ( notes muettes, tuyauterie empoussiérée, réservoir percé ..).
Laissé à l’abandon, bientôt totalement injouable, l’orgue fut victime du vandalisme et perdit près du tiers de sa tuyauterie.
En 1975 un nettoyage rapide, accompagné d’une remise en ordre de la tuyauterie fut effectué par le facteur Yves Koenig.
Malgré cela, l’orgue continua de se dégrader dangereusement ( claviers fortement vermoulus, excréments d’oiseaux …).
En 1990-1991 Christian Lutz était candidat à la fonction de technicien-conseil pour les orgues auprès du Ministère de la Culture. C’est à ce titre qu’il lui fut demandé de démontrer ses compétences et lui fut confiée une étude en vue de la restauration.
Ce travail fut réalisé de façon exemplaire et reste 25 ans après sa réalisation, une référence incontestable en terme de qualité et d’approfondissement.
Le document qui nous est livré aujourd’hui complète donc cette étude avec en plus des compléments qui ne s’inscrivaient pas dans la méthodologie de celles qui étaient réalisées sur les orgues dans les années 1980.
En effet, la professionnalisation de la fonction de technicien-conseil acté par le décret du 26 Avril 1995 a conduit également à approfondir les études et à y intégrer la confection de plans, de relevés photogrammétriques que Christian Lutz n’avait pas les moyens financiers ou techniques de faire réaliser à l’époque.
En 2015, l’orgue est en ruine !
Suite aux différentes tranches de restauration sur l’église de Ricey-Bas depuis des décennies et notamment depuis les années 2000.
Le massif occidental a été complètement restauré à partir de Janvier 2014.
La fin de ces opérations ( restauration du massif central terminée ) permet )à la commune « d’envisager » éventuellement la restauration de l’orgue.
En dépit de l’état « orgue en ruine » l’étude préalable qui nous a été remise démontre l’intérêt patrimonial, de premier plan, de cet orgue.
Il subsiste une proportion très importante de matériels remontant à l’Ancien régime. La restauration de cet orgue est, donc, techniquement possible et deux partis de restauration pourraient être envisagés correspondant , soit:
– à l’orgue reconstruit par Charles Cachet
– à l’état modifié par Boillot lors de son installation à Ricey-Bas.
De ces deux états, l’étude fait apparaître que l’état modifié par Boillot est le plus facile à reconstituer notamment en raison du fait que le paramétrage des tuyaux de Cachet a été modifié fortement par Boillot du fazit du changement du ton ainsi que de l’harmonie.
C’est de plus l’état historiquement le plus cohérent qui est attesté lorsque l’orgue a été installé dans l’église de Ricey-Bas.
Quelques soient les décisions qui deront prises par le Conseil Municipal, il s’agira d’une restauration de grande ampleur; portant tout autant sur les buffets que la partie instrumentale.
L’orgue et ses buffets devront être complètement démontés et transportés dans l’atelier d’un facteur d’orgues restaurateur et les matériels disparus seront à reconstruire au modèle des matériaux existants, suffisamment représentés pour que l’ensemble des parties disparues puisse être reconstitué de façon sûre.
Les buffets d’orgue devront être consolidés dans leurs menuiseries et la couche picturale sera restaurée pour donner aux meubles un aspect homogène.
Suite à donner à ce dossier L’étude préalable qui nous a été remise, a été transmise début Janvier à la DRAC (Direction du Patrimoine des Affaires Culturelles),qui saisira la commission supérieure des Monuments Historiques (5e section: orgues et instruments anciens), ainsi que l’Inspection générale de la Direction du Patrimoine du Ministère de la culture.
Après inscription de ce dossier à l’ordre du jour de l’une des séances de la commission des Monuments Historiques et établissement du procès – verbal relatif au dossier, un avis sera donné par les Services de l’Etat sur les propositions contenues dans l’étude.
Des négociations avec les services régionaux de la DRAC pourront alors être entamées pour envisager le financement et le programmation de la restauration.
Ces éventuels travaux doivent dans tous les cas faire l’objet d’une autorisation délivrée par les services de l’Etat: l’orgue étant classé.
Il va de soi que l’ensemble de cette procédure:
– Examen en séance
– Rendu d’avis dure depuis de « nombreux » mois! … et est lié au planning de l’ordre du jour des séances à venir.
Après accord sur les modalités de financement, le planning et le contenu des travaux, la commune, maître d’ouvrage de ces travaux, procèdera à un « appel d’offre » en vue de confier une « mission de maîtrise d’œuvre ».
Un projet à long terme Le premier élément de cette mission réalisé par le Maître d’Oeuvre sera la constitution du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE).
La consultation sera ensuite lancée, suite à la remise des offres, la commission compétente aura à choisir la ou les entreprises répondant au cahier des charges présentant le meilleur rapport qualité/prix ( entreprises les mieux disantes).
A la suite de quoi les travaux pourraient démarrer.
Vues la durée des études importantes et l’ampleur du chantier liée à la complexité des travaux, il est prévisible que ce « dossier nous occupe encore plusieurs années.
Projet de restauration de l’orgue de Ricey-Bas
Crédits Photos : Est-Éclair